Mme Claudine Schmid. Nous voici arrivés au terme de la discussion, même si ce terme apparaît ici galvaudé, car « discussion » signifie « échange », or cet échange n’a pas eu lieu. J’aurai au moins appris, en écoutant ces heures de débat, que le mot « démocratie » n’a pas le même sens dans tous les pays.
M. Christian Paul. Ça, c’est sûr !
Mme Claudine Schmid. J’aurai aussi appris que, pour une loi aussi importante pour notre avenir, il n’y a dans l’hémicycle en ce moment que six députés de la majorité. Je suis restée très attentive et j’aurais voulu entendre vos arguments avant de me prononcer. Vous avez un avis – tout au moins, je l’espère – mais ne l’ayant pas entendu, ma conviction demeure la même que lors de la première lecture. Je ne suis pas opposée au mariage, au sens d’une alliance pour ordonnancer la vie juridique. Dans le cadre du PACS, je suis également favorable à l’adoption d’un enfant par le partenaire d’une personne qui aurait eu cet enfant lors d’une précédente relation. Par contre, l’adoption telle que vous la proposez dans cette loi engendre plusieurs problèmes, comme mes collègues l’ont excellemment expliqué.Vous savez que le père – l’homme – aide à construire la personnalité de l’enfant grâce à un comportement différent et complémentaire de celui de la mère – la femme. Voilà l’une des raisons pour lesquelles je suis convaincue que l’adoption doit être réservée aux familles hétérosexuelles. Que l’on ne mésinterprète toutefois pas mes propos : il ne s’agit pas de la question de l’amour donné à un enfant mais de la construction de sa personnalité. Sans doute votre avis diffère-t-il puisque vous soutenez cette loi, mais votre silence n’aura pas suffi à me convaincre. Comme en première lecture, je voterai contre ce projet de loi. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)