Nous recevons aujourd’hui l’anthropologue Françoise Héritier, interrogée sur la légalisation de la PMA pour les couples de femmes. Cette question est au cœur des interrogations des tenants du mariage pour tous. Mais reste une ligne de fracture pour une grande partie de la droite. Mais aussi de la gauche.
Sur France Culture, le 12 janvier, à propos du "mariage pour tous", face à la sociologue Irène Théry, Alain Finkielkraut a voulu faire parler les morts. Peut-on imaginer, a-t-il dit en substance, Walt Whitman, Verlaine ou Rimbaud, sacrifiant au mariage, cette institution bourgeoise ? Leur homosexualité était à la fois refus de l’hétéronormativité, rejet des conventions et des académismes. Instituer le couple homosexuel dans le code civil, lui donner une reconnaissance juridique et sociale, serait se moquer d’eux, les ridiculiser post mortem, pratiquer un crime contre l’art en tarissant une source (...)
En 1989, le grand anthropologue écrivait un texte prémonitoire sur un des problèmes de société qui nous agitent aujourd’hui. Les Editions du Seuil le publient dans un recueil d’articles inédit et passionnant. Une lecture indispensable, en plein débat sur le mariage homo. Extrait
Au lendemain des manifestations (18 novembre 2012, 13 janvier 2013) contre le projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe, je me suis demandée pourquoi des centaines de milliers de personnes, parfois venus de très loin, étaient descendues dans la rue.
Par Martine Gross
Centre d’études interdisciplinaires des faits religieux (CNRS-EHESS)
« Alors que l’union libre se trouve aujourd’hui et pour la première fois de l’histoire représentée au sommet de l’Etat, n’y a-t-il pas quelque chose de saugrenu à faire s’opposer ceux qui sont pour et ceux qui sont contre "le mariage pour tous" alors qu’il s’agit d’idéologies l’une comme l’autre dépassées ? » Un lecteur psychanalyste met le projet de loi sur le divan...