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  • « Il n’y a pas assez d’enfants adoptables en France »

    16 janvier 2013

    Ne confondons pas tout : L’adoption par les couples homosexuels recouvre deux grandes réalités qui n’ont pas grand chose à voir l’une avec l’autre. C’est le jeu des opposants de créer une série d’amalgames autour de ces réalités, essayons d’y voir plus clair.

    Voyons ici l’adoption par le couple (marié) de l’enfant de son conjoint.

    Une étude conduite en 2004 évalue de 24.000 à 40.000 ces enfants à cette époque, les associations de familles homoparentales évaluent, quant à elles, ces enfants à 250.000 en 2010. Etude comme évaluation ne recouvrent pas les mêmes réalités familiales, il n’est donc possible ni de les comparer, ni de connaître la réalité de ces familles aujourd’hui.

    Quoiqu’il en soit, 24.000 ou 10 fois plus, les premiers bénéficiaires de l’ouverture du droit à adopter pour les couples homosexuels seront bien ces enfants dès lors qu’ils vivent avec deux parents et que ceux-ci font le choix de se marier.

    Ces enfants peuvent provenir de réalités elles-mêmes très diverses : enfant issu de la relation hétérosexuelle antérieure de l’un des conjoints, enfant issu d’une PMA réalisée à l’étranger, enfant issu d’une démarche d’adoption internationale conduite en célibataire par l’un des conjoints.

    Posons l’hypothèse que seul un quart des foyers concernés fasse ce choix, sur la base de l’évaluation la plus basse on parle de 6.000 enfants, soit le triple du nombre d’enfants adoptés en France l’année dernière.

    Analyser (et dénoncer) l’adoption par les couples homosexuels sous le seul prisme de l’adoption internationale est donc tout à la fois quantitativement malhonnête, simpliste et un déni de justice et de droits pour les enfans concernés.

  • « le mariage pour tous diminuera les possibilités d’adoption pour les familles françaises »

    16 janvier 2013

    On parle ici de l’adoption (nationale et internationale) hors intra-mariage. Il ne s’agit plus de l’enfant du conjoint mais d’un enfant tiers pour qui ceux qui en ont la responsabilité ont fait le choix de l’orienter vers un nouveau projet familial.

    Certains, comme le diocèse de Paris , n’ont pas hésité à brandir le spectre d’« un grand nombre de pays [qui] interrompraient l’adoption internationale vers notre pays, ce qui diminuerait considérablement les possibilités d’adoption pour les familles françaises ». Affirmations plus ou moins reprises par l’Agence française de l’adoption lors de son audition à l’Assemblée nationale sur le projet de loi, audition sur laquelle se fondent les associations familiales catholiques pour affirmer sans nuance aucune que « s’il est adopté, le projet de loi risque de rendre impossible l’adoption internationale ».

    Pour décrypter ces affirmations péremptoires et les contre-vérités qu’elles recèlent, il est nécessaire de se rappeler, d’une part, que l’agence française de l’adoption est loin d’être, comme elle le prétend, le « 1er opérateur de l’adoption en France » (elle ne « pèse » que 20% des adoptions internationales) et, d’autre part, qu’il n’y pas si longtemps cette agence de création récente (2005) a déjà fait l’objet de très vives critiques en efficience et en légitimité, qui ont failli conduire à sa disparition.

    Sans tomber dans le procès d’intention, on peut quand même se permettre une lecture plus fine des déclarations de cette agence, et poser la question de savoir si, lorsqu’elle exprime son « inquiétude quant au devenir de ces familles, qui pourraient venir nous voir mais qu’on aura énormément de mal à orienter vers un pays qui pourrait les accepter », cette inquiétude ne recouvre pas aussi une inquiétude pour elle-même qui, comme l’affirme Le Figaro, « craint donc d’être victime d’un contexte tendu » et « appréhende que les couples dont les dossiers ne seraient pas envoyés dans des pays où ils n’ont aucune chance d’aboutir se retournent contre elle devant les tribunaux administratifs », ce qui reviendrait à la jeter à nouveau dans la tourmente qu’elle a subi il y a quelques années.

    Il y a certainement de nombreuses questions à soulever autour de l’adoption internationale qui, pas plus qu’elle ne l’est pour les hétérosexuels, constituera une voie royale des projets familiaux homosexuels. C’était d’ailleurs une des affirmations de Eric Walter qui a piloté la dernière réforme en date dans son article de novembre 2011. Ce sont des questions qu’il faut se poser avec rigueur et honnêteté intellectuelle. On en est loin aujourd’hui.

    PS : l’exemple de la Belgique montre que :
    - l’adoption internationale ne s’est pas fermée depuis l’ouverture du mariage aux couples de même sexe ;
    - des couples homosexuels ont bien pu adopter à l’étranger ;
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    Tags : Familles, Filiation
Ce site a été actif entre novembre 2012 et mai 2013, pendant les débats sur la loi concernant l’ouverture du mariage civil aux couples de même sexe.
 
Il est, et restera, à disposition de ceux qui le souhaitent pour garder en mémoire les peurs, contre-vérités et attaques de ceux qui y étaient opposés.

Deuxième édition pour Marions-les ! ,le livre gratuit à avoir toujours sur soi, pour ne plus se laisser impressionner par contre-vérités et approximations.


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