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mercredi 1er mai 2013

Marie-Christine Dalloz

Mme Marie-Christine Dalloz. L’examen de ce projet de loi à l’Assemblée nationale se termine. Quel simulacre de démocratie !

M. Marc Le Fur. Exactement !

Mme Marie-Christine Dalloz. Quelle frustration !

M. Xavier Breton. Quelle mascarade !

Mme Marie-Christine Dalloz. Quelle mascarade, oui, exactement ! Franchement, nous ne sommes pas considérés, du tout. Nous avons été méprisés, ignorés. J’ai vraiment le sentiment ce soir qu’être parlementaire de l’opposition, sous ce gouvernement, madame la garde des sceaux… Je ne suis pas fière, aujourd’hui. Je souffre énormément, et je comprends la colère et la souffrance que les Françaises et les Français expriment quotidiennement. Et il va falloir que vous l’entendiez.
 
Ce débat, qui arrive à son terme, a été un simulacre de débat. Quand nous parlions, vous ne vouliez pas nous répondre, et, quand vous avez répondu, nous n’avions plus de temps pour réagir. C’est un simulacre de débat, avec des réponses totalement à contretemps. Sur des sujets de ce type, on peut ne pas partager les mêmes points de vue tout en dialoguant, tout en débattant. Or il n’y a eu aucune transparence. Il est six heures du matin. Vous avez fait en sorte que ce texte passe nuitamment, comme ça, en cachette, pour que, demain, la sérénité revienne autour de l’Assemblée nationale.

M. Philippe Gosselin. Mais cela va accroître la colère !

Mme Marie-Christine Dalloz. Je ne suis pas certaine que vous l’aurez ! Le peuple va gronder, car il n’appréciera pas d’avoir été aussi bassement trahi par la majorité. C’est cela qu’il va ressentir !
 
J’ai longtemps pensé, voyez-vous, que vous aviez peur du peuple, que l’urgence que vous nous imposiez traduisait de la fébrilité ou de la peur. Après y avoir réfléchi au cours de nos débats, j’ai repensé tout à l’heure à l’audition de M. Moscovici à laquelle j’ai participé hier, au sujet de l’affaire Cahuzac. Permettez-moi de vous rappeler, pendant quelques instants, des souvenirs dont je comprends qu’ils puissent être douloureux pour vous. Mais ce sont des réalités ! J’ai demandé à M. Moscovici s’il a été, dans cette affaire, insuffisamment curieux, ou s’il ne voulait pas savoir ce qui se passait. On est en droit, aujourd’hui, de se poser ces questions-là.
 
À l’image de M. Moscovici, c’est l’ensemble du Gouvernement qui ne veut pas savoir ce qui se passe dehors, dans les rues et dans les foyers. Ou peut-être ne se montre-t-il pas assez curieux pour s’y intéresser ? Ces deux aspects de votre attitude ont un effet désastreux sur nos concitoyens. Si vous ne leur prêtez pas attention, je comprends que l’exaspération de la rue augmente.
 
Je n’excuse pas les violences : au contraire, je les condamnerai toujours. Toutefois, je comprends cette exaspération : vous ne l’écoutez pas, et ne lui répondez pas. La responsabilité de la violence qui commence à sourdre est vôtre. À aucun moment vous ne leur avez envoyé de signe positif.
 
La France traverse une crise économique et sociale grave. Les personnes que je rencontre dans ma permanence disent que leur première préoccupation, c’est l’emploi.

M. Marc Le Fur. C’est vrai !

Mme Marie-Christine Dalloz. Vous en parlez beaucoup, mais on voit peu de résultats. Ils sont également préoccupés par la sécurité, mais pas par le mariage pour tous !
 
Vous avez relayé les intérêts d’une minorité qui vous a obligés à adopter un texte mal ficelé, au terme d’un débat dont nous voyons bien qu’il est inachevé.

M. Bernard Roman. Ce n’est pas une minorité !

Mme Marie-Christine Dalloz. Après la crise économique et la crise sociale, il est pertinent de vous rappeler qu’il s’agit aussi d’une crise politique. Après tout, le ministre qui a été mis en cause est un ministre socialiste, membre d’un gouvernement socialiste nommé par un Président de la République socialiste. Ce scandale concerne donc tout le groupe socialiste !

M. Patrick Hetzel. Eh oui ! C’est la faillite morale !

Mme Marie-Christine Dalloz. Tous les élus ne sont pas également concernés par ce dernier scandale.
 
En adoptant ce texte de loi, vous ajouterez à tout cela une crise sociétale, car cela ne sera pas compris par la rue. Passer en force sur un sujet aussi fondamental, qui modifie la cellule de base qui structure notre société…

M. le président. Merci, madame Dalloz, vous avez épuisé votre temps de parole.

Ce site a été actif entre novembre 2012 et mai 2013, pendant les débats sur la loi concernant l’ouverture du mariage civil aux couples de même sexe.
 
Il est, et restera, à disposition de ceux qui le souhaitent pour garder en mémoire les peurs, contre-vérités et attaques de ceux qui y étaient opposés.

Deuxième édition pour Marions-les ! ,le livre gratuit à avoir toujours sur soi, pour ne plus se laisser impressionner par contre-vérités et approximations.


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