Le Mariage Pour Tous
le site de référence pour tout comprendre des enjeux sur le #mariagepourtous

Les faits :

Voir tous | Pourquoi se marier ? | Ce que ça change pour moi | Société, civilisation & anthropologie | Constitution & Code civil | Egalité & discriminations | PACS et union civile | Parentalité, enfants & filiation | Débat | Adoption | PMA | GPA

  • Les arguments stupéfiants de la saisine du Conseil constitutionnel

    17 avril 2013

    Les débats reprennent aujourd’hui en deuxième lecture à l’assemblée nationale, et le vote final, quasiment acquis est prévu le 23. Les opposants préparent déjà la suite, avec une pétition visant à interpeller les sénateurs et députés de l’opposition pour qu’ils saisissent le conseil constitutionnel (ce qui est étrange, puisqu’ils ont déjà annoncé qu’ils le feraient).

    Les arguments qui sont développés sont assez … percutants :

    1. Contestation de "l’utilité commune" du mariage entre personnes du même sexe :
      "les législateurs n’ont pas cru devoir porter les délibérations sur l’intérêt commun de cette nouveauté"
    2. Valorisation du mariage hétérosexuel comme outil pour "perpétuer la société", là où le mariage de couples homos n’a pour fonction que remplir "les besoin affectifs et charnels"
    3. L’intérêt du mariage hétérosexuel est "tellement supérieur" à celui du mariage homosexuel
    4. La polygamie ("double mariage") devrait être autorisée pour les personnes bisexuelles "en conformité des principes d’égalité et de non discrimination à raison de l’orientation ou de l’identité sexuelle"
    5. l’inceste ne devrait plus être interdit "la prohibition de l’inceste ne peut être maintenue concurremment avec le mariage des sexes semblables"
    6. Ce n’est pas la vocation de la loi "de faire passer les motions pulsionnelles du sujet, de la dépendance narcissique du principe de plaisir"
    7. "rien ne peut en conséquence justifier l’autorité législative, ni de fait ni de droit, dans la tâche culturelle qui lui incombe, de se mêler de rasseoir, comme elle le fait, l’édifice social de la loi sur le primat des pulsions sexuelles, par une révolution aussi contraire aux intérêts de la nation que de toute culture en général"
    8. "l’union conjugale de l’homme et de la femme [est] d’un intérêt social et national supérieur à celle des personnes de même sexe"
    9. "l’union matrimoniale des sexes semblables ayant pour objet direct, intrinsèque et principal la satisfaction, de sa nature privée, de leur appétition sexuelle et affective"

    A lire ici

  • Appel au rassemblement dimanche 21 avril à Bastille

    17 avril 2013

    Au vu des évènements de ces dernières semaines, de la teneur des propos tenus au Sénat, et maintenant à l’Assemblée nationale, nous ne pouvons que nous associer à l’appel lancé par Act-up, et vous inviter à nous rejoindre également.

    Depuis 6 mois, nos vies sont l’objet d’un « débat » destiné à savoir si nous méritons les pleins droits qui nous reviennent. Depuis une semaine, les homophobes demandent ouvertement que notre sang coule.

    Nous ne supportons plus de voir leur parole légitimée dans les médias, de voir leur haine à notre égard considérée comme l’élément d’une discussion acceptable. Parce que nos vies ont à leurs yeux moins de valeur que les autres : nous mourons.

    Nous avons décidé de vivre. Nous refusons de voir la rue abandonnée à des groupes violents et fascisants, homo-lesbo-transphobes, sexistes, racistes, islamophobes et antisémites. Nous refusons de voir les violences et menaces se multiplier à notre encontre.

    Face à l’union des droites extrêmes contre l’égalité des droits, nous appelons à la solidarité. Les hétérosexuelLEs qui ne cautionnent pas les violences qui nous sont faites, doivent comprendre que leur silence fait le jeu des homophobes. Nous exigeons que l’égalité des droits soit pleine et entière et bénéficie à toutes les minorités.

    https://www.facebook.com/events/444190925672781/?ref=3

  • Le véritable enjeu derrière le mariage pour tous

    22 avril 2013

    Par Michel Huyette - Paroles de juge


    A supposer que cela en soit une, la "cause" des homosexuel(le)s n’est probablement pas l’une de celles qui instinctivement mobilise le plus.

    La mobilisation est d’autant moins encouragée que l’enjeu, quoi que l’on en dise, semble presque dérisoire. Cela pour plusieurs raisons.

    - Aujourd’hui 15 pays dans le monde et 8 Etats aux USA [1] permettent le mariage entre personnes de même sexe, certains depuis plus de dix années. Et personne n’a prétendu, et encore moins démontré, que cela a conduit ces pays au désastre qui en France nous est prédit chaque jour.

    - Au moment du débat sur le PACS en 1999 (cf. ici et ici), une grande partie de ceux qui aujourd’hui s’opposent à une évolution de la législation nous avaient déjà promis l’apocalypse. Le PACS est entré dans les moeurs et n’a entraîné aucun bouleversement dans notre société. Depuis longtemps plus personne n’y prête attention.

    - Une fois la loi prochainement votée et les tensions retombées, des couples d’hommes et de femmes qui s’aiment et qui ont choisi une vie commune iront à la mairie pour s’y marier. Très vite personne n’en parlera plus, et il n’y aura même pas trois lignes dans les journaux locaux. Le fait que ces hommes et ces femmes aient un document signé du maire de leur commune dans le tiroir de leur bureau n’empêchera pas la planète de continuer à tourner. Rapidement, plus personne n’y prêtera attention.

    - Demain, comme déjà aujourd’hui, une poignée d’enfants grandiront auprès de personnes de même sexe. Certains seront issus d’une aide médicale à la procréation, déjà autorisée dans notre législation pour les couples hétérosexuels, d’autres seront adoptés comme cela est également permis actuellement à des personnes célibataires homosexuelles. Célibataires qui peuvent évidemment, après l’arrivée de l’enfant adopté, se mettre à tout moment en couple avec une personne de même sexe sans que quiconque pense nécessaire d’éloigner l’enfant adopté.

    Au demeurant et jusqu’à présent, il n’est jamais venu à l’idée de quiconque de demander à un procureur de la République ou à un juge des enfants d’intervenir dans une famille au seul et unique motif qu’un enfant grandit auprès de deux parents de même sexe. Ce qui suffit à démontrer, si besoin était, que ce genre de situation n’inquiète personne.

    Et, comme pour tous les enfants, ce qui comptera par dessus tout sera la qualité de l’affection, du soutien, de l’encouragement que leur apporteront les adultes qui les entourent, et non leurs orientations sexuelles (lire ici et ici et ici).

    Ces enfants continueront à grandir correctement et, dans peu de temps, plus personne n’y prêtera attention.

    C’est bien pourquoi, dans quelques années, la prochaine génération aura bien du mal à comprendre pourquoi, ce qui lui apparaîtra banal et sans enjeu, a entraîné un tel déchainement de violences en 2013.

    Tout cela pour souligner combien l’ampleur des oppositions, et surtout les formes de leur manifestation, sont disproportionnées, c’est peu dire, par rapport à la faiblesse des enjeux réels. Depuis des semaines, il n’y a pas de débat. L’échange d’arguments a été remplacé par une succession permanente d’invectives, de grossièretés, de dénonciations outrancières, d’agressions verbales et maintenant physiques. Quand bien même la civilisation n’est pas en péril, c’est peu dire.

    Cela incite à penser que la raison d’être de toutes ces manifestations n’est réellement ni le mariage pour tous, ni la situation des enfants élevés par des adultes de même sexe. C’est ailleurs qu’il faut aller chercher la racine de telles férocités.

    Ce que l’on observe, une fois encore, c’est le rejet de l’autre différent. Et la revendication d’une civilisation uniforme, dans laquelle aucune tête n’a le droit de dépasser du rang.

    Ce qui est reproché aux homosexuels, ce n’est pas vraiment de vouloir se marier et parfois de fonder une famille. Non, ce qui leur est reproché, consciemment ou non, d’être différents. D’être trop différents. De ne pas être dans la norme. Ou plus exactement de ne pas être dans la norme de ceux qui refusent tout droit à la différence.

    Et c’est alors que commence à poindre une certaine inquiétude.

    Aujourd’hui, toutes nos règles juridiques nationales et internationales s’opposent aux discriminations fondées sur l’origine, la religion, les opinions, ou, pour ce qui nous intéresse, les orientations sexuelles.

    Ainsi, par exemple, l’article 225-1 du code pénal (textes ici) relatif aux discriminations en général prévoit que :

    "Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de leur apparence physique, de leur patronyme, de leur état de santé, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs moeurs, de leur orientation ou identité sexuelle, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée."

    De façon plus générale encore, l’article 14 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme (texte ici) rappelle que :

    "La jouissance des droits et libertés reconnus dans la présente Convention doit être assurée, sans distinction aucune, fondée notamment sur le sexe, la race, la couleur, la langue, la religion, les opinions politiques ou toutes autres opinions, l’origine nationale ou sociale, l’appartenance à une minorité nationale, la fortune, la naissance ou toute autre situation."

    Ce que nous disent ces textes, c’est que l’acceptation de la différence est (devrait-être, faudrait-il sans doute écrire plus justement) dans notre pays et plus largement dans tous les pays européens, une de nos valeurs les plus essentielles.

    Non pas seulement parce que la rencontre avec un autre différent est chaque fois un enrichissement puisque cet autre non identique nous apporte toujours quelque chose que nous n’avons pas. Mais parce que le refus de la différence conduit inéluctablement au rejet, puis à la haine, puis à la violence.

    Pourtant, nous savons trop bien où cela peut nous mener.

    Le véritable enjeu, contrairement aux apparences, n’est pas dans le mariage de personnes de même sexe ni dans l’homo-parentalité, qui ne constituent que la surface en trompe l’oeil d’un débat alimenté par des courants bien plus profonds, et bien plus dangereux.

    L’enjeu véritable peut se résumer en une seule question : le refus de la différence, la discrimination, et la haine de l’autre conduisent-ils une société vers le progrès ?

    Notes

    [1cf ici S’y ajoute la Nouvelle Zelande depuis 2013

  • “La France peut porter la promesse de l’égalité”

    16 mai 2013

    https://www.dailymotion.com/video/xzxp82

  • Un an après le mariage gay, la France attend toujours le déluge annoncé par les opposants

    23 avril 2014

    Pendant que certain(e)s convolent en justes noces, d’autres "ne lâchent rien" et continuent à combattre un texte qu’ils qualifient de "révolution" institutionnelle et sociétale. La Manif pour tous continue de mobiliser à tout-va pour les élections européennes. Et tous les soirs ou presque, une poignée de militants "veilleurs" continuent de se retrouver dans le silence, droit comme un "i", devant le ministère de la justice à Paris.

    Certes, la méthode "Manif pour tous" a largement inspiré d’autres mouvements et libéré la parole de groupes davantage habitués aux réunions d’appartement qu’aux manifestations de rues. Certes, le long débat qui a précédé le vote à l’Assemblée laisse de profondes divisions entre pro et anti-mariage gay. Mais l’ouverture du mariage aux couples de même sexe n’a cependant pas fait sauter le verrou de la boîte de Pandore.

    A lire sur le HuffingtonPost

0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25

Ce site a été actif entre novembre 2012 et mai 2013, pendant les débats sur la loi concernant l’ouverture du mariage civil aux couples de même sexe.
 
Il est, et restera, à disposition de ceux qui le souhaitent pour garder en mémoire les peurs, contre-vérités et attaques de ceux qui y étaient opposés.

Deuxième édition pour Marions-les ! ,le livre gratuit à avoir toujours sur soi, pour ne plus se laisser impressionner par contre-vérités et approximations.


Partager :