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Mariage pour tous : Une réforme légitime, nécessaire et progressiste

Edito. Alors que les opposants au projet se mobilisent, ce week-end, le moment est venu de rappeler que cette réforme obéit à une logique historique, démocratique et pratique.

Le Monde

Publié le 17 novembre 2012 à 15h19, modifié le 17 mai 2022 à 18h21

Temps de Lecture 2 min.

Dès à présent, une chose est sûre : en janvier 2013, quand il arrivera en discussion devant le Parlement, le projet de loi ouvrant à « deux personnes de même sexe » le droit de se marier aura fait l’objet d’un débat public très approfondi.

C’est heureux. En effet, au-delà du code civil, cette réforme concerne chacun dans ce qu’il a de plus intime : sa conception de l’amour, du couple, de la parentalité et de la famille ; mais aussi ses convictions philosophiques, morales ou religieuses.

De fait, depuis l’été, débats et controverses sont incessants. Les représentants des religions, à commencer par l’épiscopat français, ont exprimé avec beaucoup de vigueur leur opposition à cette réforme qui menacerait, peu ou prou, les fondements mêmes de la famille et de la société.

D’autres, psychanalystes notamment, ont contesté, dans le droit à l’adoption, l’effacement symbolique du père et un « droit à l’enfant » qui oublierait dangereusement les droits de l’enfant. La droite, enfin, n’a pas manqué d’attiser la polémique, dans l’espoir d’embarrasser le gouvernement, voire de le contraindre à renoncer, comme en 1984, à propos de l’école privée.

Alors que les opposants au projet se mobilisent, ce week-end, dans toute la France, le moment est donc venu de le redire : cette réforme - toute cette réforme et, à ce stade, rien que cette réforme - est légitime, nécessaire et progressiste. Elle obéit, d’abord, à une logique historique. Depuis une trentaine d’années, les homosexuels sont passés de l’ostracisme (au mieux une maladie, au pire un crime) à la tolérance, puis à la reconnaissance, presque à l’indifférence. Dans tous les pays occidentaux, l’évolution des moeurs et des mentalités a été spectaculaire.

Ajoutons que la famille ne se conforme plus à un modèle unique ni même dominant. Moins de la moitié des couples français sont « légaux », mariés ou pacsés. Le mariage lui-même n’obéit plus guère aux motifs traditionnels du lignage ou de la religion, mais bien davantage aux exigences et aux choix de la vie affective, similaires entre personnes du même sexe ou de sexes différents.

La réforme répond ensuite à une nécessité démocratique : celle de l’égalité des droits. L’instauration du pacs, en 1999, a reconnu légalement le couple homosexuel, mais l’a exclu du droit à l’adoption et à la famille. Le projet de loi du gouvernement met fin à cette discrimination et assure, en outre, une meilleure sécurité pour le conjoint. Comme c’est déjà le cas dans des pays aussi variés que la Suède, l’Espagne, la Norvège, les Pays-Bas ou la Belgique.

Enfin, en ouvrant aux couples homosexuels le droit à l’adoption (notamment de l’enfant d’un des conjoints), le projet de loi permettra de régulariser de nombreuses situations, bricolées et incertaines, qui existent déjà. Il permettra aux enfants qui n’ont qu’un seul parent biologique et un parent « social » d’avoir une double filiation, comme les autres enfants.

Ce débat est tout sauf anodin. Il convient, y compris pour le gouvernement, de le conduire avec conviction et sérénité.

Le Monde

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