Le Mariage Pour Tous
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Explications de vote personnelles

  • Philippe Meunier

    1er mai 2013
    M. Philippe Meunier. Monsieur le président, mes chers collègues représentants du peuple français, je voterai contre ce projet de loi néfaste et contraire au droit de l’enfant. Avec ce projet, François Hollande casse les familles pour satisfaire les revendications d’une minorité agissante, au détriment de toutes les familles de France et surtout au détriment des enfants. Avec ce projet, François Hollande essaye d’imposer à notre corps social un simulacre de mariage et l’adoption d’enfants par les couples homosexuels. Le mariage, c’est un homme et une femme. L’adoption, c’est un papa et une maman pour un orphelin qui n’attend que cela. Votre loi va casser tout cela. Elle va casser ce qu’il y a de plus fondamental au sein des consciences de nos compatriotes.
     
    Les Français se sont levés en masse pour exprimer leur désaccord. Vous les méprisez, jour après jour. Pire encore, le ministre de l’intérieur a décidé de casser du manifestant. Des femmes et des enfants ont été gazés à Paris le 24 mars. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)

    M. Pierre-Yves Le Borgn’ et M. Christian Paul. Indécent !

    M. Philippe Meunier. Des jeunes pacifiques sont arrêtés tous les soirs. Vous perdez pied. Le Président, le Premier ministre et le Gouvernement sombrent dans les sondages ; ils n’ont plus la moindre crédibilité. Vous avez accéléré le calendrier pour nous imposer le silence, avec seulement vingt-cinq heures programmées de débat, et pour tenter de casser l’opposition des Français à votre projet de loi.
     
    Nous allons, par la force des choses, nous donner rendez-vous le 5 mai dans toutes les régions de France, et le 26 mai à Paris, pour une manifestation nationale, afin de poursuivre ce combat avec nos compatriotes. Ce projet de loi sera le tombeau politique de cette majorité car, contrairement à ce qu’elle peut penser, nous avons gagné ce combat. En effet, une génération nouvelle de Français s’est levée pour vous combattre. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.) Cette génération mettra fin à plus de quarante ans d’une idéologie totalement dépassée, celle de 68.

    M. Christian Paul. Nous y voilà !

    M. Philippe Meunier. Vous serez balayés, car vous n’avez plus de souffle. Vous n’êtes plus que les représentants d’un passé révolu. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
  • Claudine Schmid

    1er mai 2013
    Mme Claudine Schmid. Nous voici arrivés au terme de la discussion, même si ce terme apparaît ici galvaudé, car « discussion » signifie « échange », or cet échange n’a pas eu lieu. J’aurai au moins appris, en écoutant ces heures de débat, que le mot « démocratie » n’a pas le même sens dans tous les pays.

    M. Christian Paul. Ça, c’est sûr !

    Mme Claudine Schmid. J’aurai aussi appris que, pour une loi aussi importante pour notre avenir, il n’y a dans l’hémicycle en ce moment que six députés de la majorité. Je suis restée très attentive et j’aurais voulu entendre vos arguments avant de me prononcer. Vous avez un avis – tout au moins, je l’espère – mais ne l’ayant pas entendu, ma conviction demeure la même que lors de la première lecture. Je ne suis pas opposée au mariage, au sens d’une alliance pour ordonnancer la vie juridique. Dans le cadre du PACS, je suis également favorable à l’adoption d’un enfant par le partenaire d’une personne qui aurait eu cet enfant lors d’une précédente relation. Par contre, l’adoption telle que vous la proposez dans cette loi engendre plusieurs problèmes, comme mes collègues l’ont excellemment expliqué.
     
    Vous savez que le père – l’homme – aide à construire la personnalité de l’enfant grâce à un comportement différent et complémentaire de celui de la mère – la femme. Voilà l’une des raisons pour lesquelles je suis convaincue que l’adoption doit être réservée aux familles hétérosexuelles. Que l’on ne mésinterprète toutefois pas mes propos : il ne s’agit pas de la question de l’amour donné à un enfant mais de la construction de sa personnalité. Sans doute votre avis diffère-t-il puisque vous soutenez cette loi, mais votre silence n’aura pas suffi à me convaincre. Comme en première lecture, je voterai contre ce projet de loi. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
  • Philippe Cochet

    1er mai 2013
    M. Philippe Cochet. Que dire de ce débat ? Tristesse, mépris et humiliation. Tristesse parce que je crois que ce qui honore un Parlement, c’est de pouvoir échanger, de pouvoir confronter des avis et surtout d’obtenir des réponses à un certain nombre de questions. Tristesse encore parce que ce deuxième rendez-vous est raté, ce qui est d’autant plus regrettable que l’opposition avait une attitude véritablement constructive. Que s’est-il passé ? Aucun amendement de l’opposition n’a été reçu par vous. Aucune question précise n’a obtenu de réponse précise. Le temps programmé de vingt-cinq heures…

    M. Christian Paul. Une invention du diable, ce temps programmé !

    M. Philippe Cochet. …décidé en urgence, sur un sujet aussi important, est une faute, parce que lorsque s’est tenue la première lecture de ce texte, il y a eu de très beaux débats – je félicite d’ailleurs le président de l’Assemblée qui leur a permis d’être de qualité – et que je regrette d’autant qu’à l’occasion du retour de ce texte il n’y ait pas eu de moment démocratique fort. Vous ne l’avez pas voulu ; nous le regrettons profondément.
     
    Ce débat a également manqué de solennité. Plusieurs fois, nous avons vu les députés de la majorité ou une partie d’entre eux rire, tourner en dérision un certain nombre de propos, se moquer d’un certain nombre de convictions, ce que nous ne nous permettons pas de faire.

    M. Christian Paul. Jamais !

    M. Philippe Cochet. Un sujet d’une telle importance, un sujet sociétal – le plus important que j’aie jamais eu à discuter en dix ans – méritait une solennité plus grande, parce que ses conséquences sont immenses.
     
    Ce texte traduit également une rupture très profonde avec la société française. Je pense, madame la garde des sceaux, que vous ne vous en rendez pas compte, mais ce qui s’est passé à l’extérieur de cet hémicycle, dans la vraie France, et ce qui s’est passé à l’intérieur de cet hémicycle révèle que, quand bien même vous êtes majoritaires, cette majorité ne correspond plus à la réalité de notre pays. Vous auriez dû entendre ce message pacifique. Une génération extraordinaire se mobilise contre ce texte. Vous deviez penser au départ qu’il n’y aurait dans les manifestations que des personnes d’un certain âge, des « ringards », mais c’est raté. Ce sont des jeunes, des enfants qui ont une conception de la famille et qui mesurent les conséquences de ce texte beaucoup plus profondément que vous ne pouvez l’imaginer.
     
    Face à cette situation, nous aurions aimé que vous fassiez un geste. Il n’était pas question de faire manger son chapeau à qui que ce soit : seulement, il existe des portes de sortie à la hauteur du peuple de France. Vous auriez pu, par exemple, suspendre ce texte. Ce geste serait un geste d’apaisement, celui que le peuple attend ardemment ; or vous l’avez refusé.
     
    Le temps s’égrène,…

    M. Christian Paul. Ultima necat…

    M. Jean-Yves Le Bouillonnec. Tempus fugit…

    M. Philippe Cochet. …mais je vous dirai que ce combat n’est pas terminé : il commence. Peut-être allons-nous perdre une bataille mardi prochain, à l’occasion du vote. Mais voyez la mobilisation qui se fait, ces manifestations annoncées pour le 5 et le 26 mai. Je voterai contre ce texte, mais admettez, mesdames et messieurs, que les convictions qu’expriment aujourd’hui les Français sont très profondes. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
  • Étienne Blanc

    1er mai 2013
    M. Étienne Blanc. Avec ce texte, madame la garde des sceaux, vous avez manqué une très belle occasion. Tous les avocats et les magistrats présents dans notre hémicycle savaient qu’il s’agissait là d’un vrai sujet, que les problèmes de succession, de réversion, d’autorité parentale ou de droits de visite étaient de vrais sujets.
     
    Vous auriez pu chercher à le traiter dans un consensus que vous auriez pu trouver auprès des hautes autorités religieuses, qui représentent les différentes religions cohabitant sur notre territoire, ou encore auprès des autorités morales. Au contraire, vous vous êtes lancée, avec un autoritarisme et une fermeté d’un autre âge, dans la mise en place d’un projet de loi qui blesse, qui heurte et qui divise aujourd’hui profondément la France. Mais pas seulement la France ! On a vu, au sein de votre cabinet, madame la garde des sceaux, fuir les directeurs, les collaborateurs et les assistants qui ne supportaient pas cette autorité hautaine et ces affirmations blessantes. (Protestations sur les bancs du groupe SRC.)

    M. Christian Paul. N’importe quoi !

    M. Étienne Blanc. Madame la garde des sceaux, vous avez lancé avec ce texte un mouvement de changement profond de notre civilisation, mais pour ce faire, il aurait fallu que vous soyez légitime, et puissamment. Mais vous ne l’êtes plus, et ce à deux titres. Tout d’abord, parce que vous avez menti, comme jamais sans doute dans un débat de cette importance : vous n’avez pas dit la vérité sur la future PMA et la future GPA ; vous n’avez pas dit la vérité sur l’avis du Conseil d’État que nous continuons d’attendre au terme de ce long débat ; vous n’avez pas dit la vérité sur les violences policières, ressortant cette vieille lune qui voudrait que ce soit l’extrême droite qui pose des problèmes.
     
    De plus, vous faites partie d’un Gouvernement qui a perdu tout crédit, avec seulement 20 % de soutien accordé au Président de la République et un texte désormais minoritaire dans un pays qui vous échappe. Voici qu’Arnaud explique en public qu’il n’aime plus Jean-Marc, qu’Aurélie se dispute en public avec Pierre, que Benoît n’aime plus personne, que François, à la tête de l’ensemble, est inaudible et que Claude cherche désespérément à rabibocher tout le monde. (Applaudissements et rires sur les bancs du groupe UMP.) Voilà, madame, la vérité du triste attelage que vous présentez aujourd’hui. Au terme de ce débat et devant un hémicycle vide de ses socialistes, je me dis que même lorsqu’ils sont présents, l’hémicycle est vide, parce qu’avec votre texte, le socialisme est devenu vide de sens pour la France. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
  • Bernard Gérard

    1er mai 2013
    M. Bernard Gérard. On ne joue pas avec la famille, sauf si l’on est socialiste. (Protestations sur les bancs du groupe SRC.) La famille est votre jouet du moment pour masquer le temps de la crise que, telle la cigale, vous pourriez chanter, madame la ministre, revisitant les paroles de la chanson de Jean-Baptiste Clément. Pendant ce temps, les Français, telles des fourmis, travaillent sans relâche afin de payer les impôts nécessaires pour faire face à l’incurie socialiste et à son immense faillite. Vous voulez créer avec ce texte sur le mariage pour tous un big bang familial, et les Français ont compris que vous n’aviez pas cessé de les abuser. Ce projet de loi a réveillé un mouvement jamais vu dans notre pays, par son ampleur, sa mobilisation quotidienne, l’utilisation des réseaux et le suivi à nos côtés jour et nuit de nos débats par des Français scandalisés par vos méthodes et qui savaient que l’on touchait là à un sujet essentiel.
     
    Plutôt que l’alliance civile qui permettait de respecter chacun, la République s’apprête à voter une loi de circonstance, qui ouvre l’adoption aux couples de même sexe et qui fait disparaître le droit, pour ceux qui lui sont confiés, d’avoir un père et une mère. Pensons à ces orphelins qui seront abandonnés deux fois, sans filiation vraisemblable dorénavant, et qui ne connaîtront jamais leur histoire, parce que des élus de gauche en ont ainsi décidé, contrevenant à un principe essentiel du droit français de la filiation. Par cette loi, comme au temps de l’Inquisition, vous demandez aux Français d’abjurer quelque chose d’essentiel : la famille et les valeurs structurantes qui l’accompagnent. Toutefois, dans cette mascarade, les Français par millions vont ont déjà jugés, et ils se souviennent que c’est Galilée qui avait raison : « Et pourtant elle tourne ! » Une loi ne peut affirmer le contraire de ce que dit la nature. La roue tourne. Les Français, outrés par votre bricolage législatif qui s’attaque à un fondement essentiel de la société, savent que demain nous leur redonnerons la parole et que notre combat ne fait que commencer. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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Ce site a été actif entre novembre 2012 et mai 2013, pendant les débats sur la loi concernant l’ouverture du mariage civil aux couples de même sexe.
 
Il est, et restera, à disposition de ceux qui le souhaitent pour garder en mémoire les peurs, contre-vérités et attaques de ceux qui y étaient opposés.

Deuxième édition pour Marions-les ! ,le livre gratuit à avoir toujours sur soi, pour ne plus se laisser impressionner par contre-vérités et approximations.


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