Les homophobes busters ont du pain sur la planche !
L'homophobie en toute impunité.
L'homophobie en toute impunité.
8 mars, journée internationale des droits des femmes, rendez-vous à 15h30 près du tribunal.
Avec mon amie, on cherche des idées pour habiller nos pancartes des revendications qui nous tiennent à cœur. Alors, qu'est-ce qui t'as marqué cette année ? L'abandon de la PMA, la difficulté que certaines lesbiennes rencontrent pour adopter, les chiffres toujours hallucinant sur le viol conjugal, toutes ces femmes qui commencent leur tirade par « Je ne suis pas féministe hein, mais… » comme s'il y avait lieu d'avoir honte d'être pour l'égalité des droits… Et ces femmes musulmanes agressées pour leur foi, pour ce qu'elles portent, par la police, par les médias, par la loi, par les Femen. Les déclarations de Coppé telles que « En France on est encore loin de l'égalité homme-femme, ô oui, ça c'est un de mes grands combats, c'est ce qui m'a amené à faire interdire la burqa dans notre pays », ce lien nauséabond entre féminisme et islamophobie.
C'est bon, j'ai choisi :
J'avais quelques appréhensions, je venais de lire le Retour à Reims de Didier Eribon qui parle du racisme des milieux de gauche mais je nourrissais quand même l'espoir que le message fût accueilli favorablement dans cette petite sauterie qui réunissais Solidaires, d’EELV, des JC, Lutte ouvrière ou encore la Ligue des droits de l’Homme, le NPA, PG, Ensemble, le Planning familiale. D'habitude, ce n'est qu'avec les DurEs à queer que je milite, je m'y sens bien, on essaye d'articuler les luttes.
Dès les premiers pas vers la petite centaine de militant-es, je sens que ma pancarte est perçue comme un véritable ovni. Je ne me sens pas très à l'aise, je cherche les DurEs des yeux, illes font un aka. Je demande à mon amie de ne pas me laisser.
Et le bal commence.
« Je peux vous poser une question ? Nan parce que je comprends pas en quoi elles sont tout ce que vous dites les Femen ? Et puis, votre truc sur la burqa, moi j'ai vécu longtemps en Syrie, et je peux vous dire que les femmes là-bas… C'est vraiment pas le lieu, ça n'a rien à voir avec aujourd'hui ce que vous faites. Marx l'a déjà démontré, c'est comme les patrons et les ouvriers, ces femmes-là sont aliénées. »
« Je peux te poser une question ? T'en connais combien des musulmans au juste ? Nan parce que moi je peux te dire que j'en ai, des amis musulmans, et ils verraient ta pancarte, ils te diraient que c'est n'importe quoi. Tu vois, ce que tu fais, c'est comme du Alain Soral. T'as rien à faire ici. Allez, allez, t'es bien brave. »
« Je peux vous poser une question ? Je ne comprends pas votre pancarte, j'ai des amies musulmanes qui militent pour que les femmes n'aient pas à porter le foulard, et vous, vous dites l'inverse. »
« Et qui est-ce qui les oblige à porter le voile ? Bah leurs maris, c'est leurs maris, tiens ! »
Légitimité en question
C'est trop. Je vais défaillir, je les regarde avec aplomb, j'ai peaufiné mes arguments si longtemps mais rien ne sort, je n'arrive plus à réfléchir, c'est trop. Je retrouve les DurEs et tandis qu'un d'elleux m'appose deux traits roses sur chaque joue, je sens les larmes qui commencent à monter. Je me sens mal, jeune, naïve, illégitime, honteuse, immobile. Je ne veux pas tenir la main de mon amie, j'ai le sentiment que même cela pourrait me retomber dessus. La rue m'est d'habitude un espace protecteur lorsqu'il est occupé par les militant-es pour l'égalité des droits. Là, la rue est redevenue ce qu'elle est pour moi : un lieu où je ne me sens pas légitime, en tant que femme, en tant que gouine, en tant que militante blanche et athée pour les droits des musulmanEs, tout me revient en pleine gueule, tout se lie mécaniquement.
Je me poserai toujours la question de la légitimité de certains êtres à porter telle ou telle lutte. Je ne suis pas musulmane. Les questions « De quel droit tu … ? D'où tu parles ? » trottent en permanence. Je ne veux pas prendre la parole de qui que ce soit, simplement être un porte-voix de celleux que les Femen ont profondément blessé1, de celleux qui se battent pour que « féminismes islamiques » ne soit pas un concept perçu comme une antithèse2. Je suis toujours prête à écouter mais surtout prendre en compte la parole des premiEres concernEes dans mes luttes.
Sans ce groupe de marxiste-léninistes, sans les DurEs à queer, sans cette femme avec qui j'ai pu discuter une bonne partie de la manifestation qui m'a dit « Leur féminisme est ethnocentrique. Mon père est musulman, ma mère est chrétienne, je suis athée. En Espagne d'où je viens, il n'y a pas de laïcité mais je ne me reconnais pas non plus dans la laïcité de la France. Je suis contente de voir votre pancarte, vous avez du courage. Il faut donner des outils aux femmes pour qu'elles se libèrent elles-mêmes, pas les libérer avec nos points de vue sur la question. », j'aurais presque pu douter de tout le travail fourni et à fournir pour articuler toutes ces luttes féministes, de l'importance de rendre visibles des combats invisibilisés et dénigrés, j'aurais presque pu douter que ce 8 mars ne n'ait pas plutôt été une journée pour les droits de Lafâme non-musulmane/anti-voile.
Si pour certain-es « féminismes » et « islamiques » n'ont rien à faire dans la même phrase, n'ont rien à faire à une manifestation pour la journée du 8 mars, j'ai quant à moi la confirmation que « islamophobie » et « gauche/extrême gauche » sont loin de former un oxymore. Illes ne m'ont posé aucune question, illes ne se sont posé aucune question, illes ont répondu à la pancarte, à la question sur leur militantisme qu'elle leur a posée. Mais la pancarte a deux côtés, un pour les Femen pour figurer le sexisme et l'islamophobie des milieux militants dits féministes qui leur est proprement adressé et un autre pour la Loi, pour l'état qui continue, avec l'appui de ses chiens de garde, de maintenir dans l'illégalité et l'illégitimité les revendications féministes islamiques.
La lutte continue
Le 15 mars 2014, cela fera 10 ans que la loi interdisant le voile à l'école a été votée, renforçant toujours plus les inégalités et la logique d'exclusion à l'école. Je nous espère nombreux-ses à porter des slogans pour son abrogation.
1 Sur Facebook, le groupe Muslims Women against FEMEN
2 Féminismes islamiques, Zhara Ali, éditions La Fabrique, 2012 ; http://www.liberation.fr/societe/2014/03/08/peut-on-etre-feministe-et-defendre-le-voile-le-porno-ou-la-garde-alternee_985268
On s'en doutait, c'est chose faite : Après des mois de tergiversations et de reports incessants, le PS met fin à l'hypocrisie en officialisant sans cérémonie l'abandon définitif de tout projet d'ouverture de la PMA pour toutes les femmes.
Les réactionnaires de tout poil sont aux anges tandis que l'égalité femme-homme est sacrifiée sur l'autel du conservatisme.
Pour les gouines, les femmes, les trans et les pédés, le 3 février 2014 sera définitivement synonyme de colère !
Colère !
Parce qu'il a fallu maintenir un combat pendant plus de 6 mois afin d'aboutir péniblement au vote d'une loi sur le mariage pour tous.
Par la faute d'un gouvernement qui a molli face aux gesticulations de groupes réactionnaires minoritaires.
Colère !
Parce que la possibilité d'ouverture de droits aux personnes trans a été évincée à multiples reprises de manière abjecte, les cantonnant encore et toujours à un statut de sous-citoyenNE sans-papiers.
Colère !
Parce que le beau projet d'égalité femme-homme de Najat Vallaud-Belkacem ne concerne qu'un certain type de femme et que les prostituées sont soumises à l'illégalité.
Colère !
Parce que les lesbiennes ont maintenant le droit de se marier mais ne peuvent toujours pas fonder les familles de leur choix.
Colère !
Parce que le gouvernement socialiste ne tient pas ses promesses.
Hollande, si tu as perdu les pédales, sache que les gouines aussi quittent le navire.
Nous sommes excédéEs d'un gouvernement qui n'est pas convaincu des idées qu'il est censé porter, de devoir lutter pour des droits qui ne devraient pas être discutés, ni remis en question puisqu'ils sont inscrits dans les promesses de campagne.
Nous reprendrons la rue et la parole avec la civilité et la pertinence qui nous distingue de nos opposants, pour ne pas laisser le mot de la fin à une France rance où les stéréotypes homme-femme dominent.
Face au dramatique recul de l'accès à l'avortement en Espagne, le Planning Familial de Loire-Atlantique appelle les associations, les syndicats, les organisations, les partis politiques à manifester ensemble toutes et tous aux côtés des femmes espagnoles, RDV ce Samedi 11 janvier à 14h30 Place Royale.
Les dures à queer appellent à rejoindre le planning familial
Texte du planning familial
2013: Régression catastrophique des droits des femmes espagnoles!
Le gouvernement choisit l’obscurantisme et supprime le droit à l’avortement!
2014: Pour nos droits, pour nos choix!
Le Vendredi 20 décembre, sous couvert d’une loi organique qui complète et précise les termes de la Constitution espagnole concernant la protection de la vie et des droits de la femme enceinte, le gouvernement espagnol Rajoy annule la loi autorisant l’avortement, pour rassurer sa base électorale et consolider sa position de fervent défenseur des valeurs traditionalistes et fondamentalistes religieuses.
Au mépris des recommandations des textes internationaux de l’OMS et de l’ONU, il revient ainsi sur la loi de 2010 qui légalisait l’avortement jusqu’à 14 semaines de grossesse (22 pour raison médicale).
En outre il soumet le choix des femmes au contrôle médical et social puisque l’interruption de grossesse ne pourra avoir lieu que dans 3 cas très précisément encadrés:
1. Grave danger encouru par la femme pour sa vie ou sa santé physique ou psychologique : le texte impose que le diagnostic soit émis par deux médecins différents et étrangers à l'établissement pratiquant l'avortement.
2. Viol, à la condition que la femme ait déposé plainte
3. Malformation fœtale, sous réserve de deux rapports médicaux : l'un sur la mère et l'autre sur le fœtus, qui confirmeront le motif d’interruption de grossesse.
Autre recul : les jeunes mineures devront avoir obligatoirement l'autorisation de leurs parents pour interrompre une grossesse non désirée.
En renouant avec des pratiques déniant la liberté de choix, c’est le mépris des droits humains fondamentaux des femmes et des couples à maitriser leur fécondité et à décider de leur vie que le gouvernement espagnol vient de signer. Il annonce clairement son projet de société : maintenir les femmes dans un statut social étroit et de soumission.
Après l’offensive des opposants aux droits des femmes et le rejet par le parlement européen du rapport Estrela ( rapport sur la santé et les droits reproductifs et génésiques, traitant de l'accès aux contraceptifs et à l'avortement, de la procréation médicalement assistée, de l'éducation sexuelle et de la liberté de conscience) cette démarche du gouvernement espagnol vient s’inscrire dans le mouvement européen réactionnaire et conservateur qui n’a toujours pas accepté le droit des femmes à de disposer de leur corps, et les considère comme des sous citoyennes incapables de décider par elles-mêmes.
Le combat des forces démocratiques et associatives espagnoles pour ce droit fondamental est le nôtre, et nous le soutiendrons ici et ailleurs, car il est le combat de celles et ceux qui veulent l’égalité entre les femmes et les hommes.
En abandonnant l’ouverture de la PMA pour les lesbiennes, le gouvernement, à travers la voix de Dominique Bertinotti, donne le ton pour 2014, à défaut de nous souhaiter ses meilleurs vœux. Face à cette nouvelle déclaration, 3 bonnes résolutions pour l'année à venir nous semblent prioritaires :
- Affiner notre sens de l'humour, et reconnaître quand le gouvernement nous fait des blagues. En matière d’ouverture à la procréation médicalement assistée pour les couples de lesbiennes, ils nous en ont fait de belles! Et ils ne s’arrêtent plus ! C’est d’abord Christiane Taubira qui l’a écarté du projet de loi “mariage pour tous”, Bruno Le Roux qui l’a repêché, avant de la refiler à Dominique Bertinotti, qui a aujourd’hui désigné les gouines comme les dindons de la farce… Cette promesse du candidat à la présidentielle Hollande aura été une plaisanterie bien longue, aux chutes multiples, et comme les plus courtes sont bien souvent les meilleures, on ne rigole plus du tout! ( Mais a-t-on déjà rigolé sur ce sujet ?)
- Apprendre la débrouillardise et se faire de bons contacts avec des compagnies d'autobus. En effet, de nombreux échanges seront à envisager avec nos amiEs espagnolEs : Elles pour avorter, nous pour enfanter. Des ristournes seront peut être négociables, au vu des nombreux convois à prévoir. Ce sera toujours ça de gagner sur le prix exorbitant des frais médicaux!
- Poursuivre nos combats ! A nous de faire rire le gouvernement et de jouer au grand marronnier 2014 en rappelant ces bonnes vieilles promesses que le candidat Hollande nous a faites! Changement d’état civil pour les trans, droits de votes des étrangerEs… On a même tellement envie de rigoler très fort qu’on exige la filiation hors mariages pour toutes, l’arrêt des expulsions des sans papiers, l’abrogation des lois islamophobes…
Au jeu des blagues de mauvais goût, le gouvernement a initié le bal, mais nous sommes décidées à ne pas leur laisser le dernier (bon) mot !
Les dures à queers rejoignent le cortège Nantais contre le racisme, le samedi 30 novembre, à 14h30, à l'appel de nombreuses organisations. Voici l'appel unitaire. Venez nombreusEs!
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Appel unitaire
Un climat nauséabond s'installe dans notre pays. Le garde des Sceaux, Ministre de la Justice, Christiane Taubira, a subi ces dernières semaines des attaques racistes venues de temps obscurs que l’on croyait révolus. Les déclarations racistes d’une candidate du Front national, les invectives d’enfants, téléguidés par leurs parents, traitant la ministre de la Justice de «guenon», sont une souillure pour la République.
Ces propos attaquent frontalement des millions d’êtres humains originaires d’Afrique, des Caraïbes, des Amériques, de l’Océan indien, citoyens français ou non et dont les aïeux ont été jadis martyrisés du fait de leur couleur de peau. Ils constituent une atteinte violente contre toutes et tous car ils visent au cœur le pacte républicain.
Nous condamnons solennellement cette dérive raciste, de même que les actes et propos qui en ont permis la maturation. Nous n’admettons pas que des millions de personnes soient déniées dans leur humanité et leur citoyenneté, que ce soit en raison de leurs origines, de leur situation sociale, de leur culture, de leur religion… Nous ne supportons pas que des boucs émissaires soient désignés comme les responsables de nos maux et comme des menaces sur notre avenir.
Alors que la France doit affronter les énormes défis liés à la dégradation économique, au chômage et aux inégalités, face à ceux et à celles qui veulent aviver les souffrances sociales, les peurs et les colères, nous nous dressons pour affirmer avec force : la République n’a d’avenir qu'égale, solidaire et fraternelle.
C’est pourquoi nous appelons toutes celles et ceux qui ont à cœur les valeurs de l’humanité, toutes celles et ceux qui veulent opposer l’égalité et la fraternité aux visages hideux du racisme à participer à une MARCHE à Nantes le 30 novembre 2013 à 14h30 - départ allée Brancas - Commerce.
Signataires locaux : Afrique Loire, Cimade, Collectif Contre l'Islamophobie en France, Collectif Enfants étrangers Citoyens solidaires-RESF, Collectif Nantes/Redeyef-Tunisie, Confédération Française Démocratique du Travail, Confédération Générale du Travail, Confédération Syndicale des Familles, Comité Départemental du Souvenir des Fusillés de Châteaubriant et Nantes, Fédération des Amicales Laïques -Ligue de l’Enseignement, Fédération des Conseils de Parents d’Élèves, Fédération Syndicale Unitaire, Ligue Contre le Racisme et l’Antisémitisme, Ligue des droits de l’Homme, Mémoire de l'Outre Mer, Mouvement Citoyen pour la Diversité et l'Égalité des Chances, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples, Syndicat des Avocats de France, Syndicat National des Arts Vivants-Pays de la Loire, Union Nationale des Étudiants de France, Union Nationale des Syndicats Autonomes, Union syndicale Solidaires…
En ce jour du TDOR*, les Trans Invaders ont débarqué ce mercredi 20 novembre pour envahir les murs de Nantes.
Actuellement en France, tout est fait pour que nos identités n'existent pas. Nos vies sont de vraies parcours de combatant-e-s et cela commence par le fait d’avoir des papiers d’identité qui ne correspondent pas à notre genre d’apparence. La facilitation du changement d’état civil pour un état civil en accord avec notre genre social est une nécessité quotidienne. Le candidat Hollande avait fait des promesses ! Il avait assuré qu’en matières de droits des trans « l’état ne doit pas être le problème il doit apporter la solution - permettre le changement de sexe sans qu’il y ait eu, de manière obligatoire et préalable, d’opération chirurgicale ». Ces promesses ont volé en éclat le 17 septembre 2013 avec le rejet d’amendements allant dans ce sens lors de l’examen sur la proposition de loi sur l’égalité homme-femme au sénat.
Nous sommes les oubliés-es des luttes pour l’égalité des droits ! Nous sommes bien souvent les oublié-e-s des luttes sociales ! La transphobie d’état, la transphobie des lois légitimisent les agressions subies au quotidien. Fausses excuses, intimidation des réactionnaires, refus de voir la réalité en face, nous en avons marre d'attendre nos droits !
Avec cette action de visibilité unique au monde, les Trans Invaders s'arment de leur fierté pour affirmer l'héroisme dont nous faisons preuve face à ce parcours redoutable
* TDOR = Transgender Day of Remembrance ou la Journée du Souvenir Trans
Aux DurEs à Queer, nous avions pris dès le début les déclarations des maires homophobes au sérieux. IllEs ont déclaré, par le biais de la presse, leur désaccords face à la loi dite du mariage pour tous, et n’ont pas mâché leurs mots, courageuEx et témérairEs qu’illEs sont, pour affirmer qu’illEs…
Aux DurEs à Queer, nous avions pris dès le début les déclarations des maires homophobes au sérieux. IllEs ont déclaré, par le biais de la presse, leur désaccords face à la loi dite du mariage pour tous, et n’ont pas mâché leurs mots, courageuEx et témérairEs qu’illEs sont, pour affirmer qu’illEs iraient jusqu’au bout de leurs convictions. Quitte à se mettre hors la loi et donc démissionner ? Nous avons voulu les aider dans cette voie, mais manifestement leur combat pour “sauver la civilisation” n’est plus vraiment la priorité de leurs mandats.
Nous avons choisi, un peu au hasard, certains de ces maires pour leur proposer, au téléphone, notre kit de démission en trois clics. Autant le dire tout de suite, nous avons été bien déçuEs !
On lache rie…un peu quand même!
Loin de la détermination affichée dans les médias, le cabinet de Marie-Claude Bompard nous a simplement dit que le mariage avait eu lieu et que c’était une affaire classée. Le manque de détermination évident et surprenant de cette maire d’extrême droite nous a convaincu d’essayer de joindre un vrai champion, Raymond Dzieja. Le maire de Sermaize-les-Bains avait en effet déclaré à la presse qu’il était prêt à demander à son conseil municipal de démissionner s’il était contraint de célébrer un mariage homosexuel. « Si une centaine ou un millier de maires en faisaient autant, que ferait le gouvernement ? ». En voilà des déclarations sans concession !
Mais ici aussi, une fois les micros de la presse éloignées, le discours change : “[…] J’ai mes adjoints qui se sont un peu assouplis […] Il n’y a pas de raisons de s’attarder là dessus, la loi est la loi, et même si elle ne plaît pas, il faut bien évidemment s’y faire. On dévie dans ces moments-là, on dévie, on est obligés de dévier.” Interrogé sur son éventuelle hostilité à l’égard des homosexuels, le Rocky Balboa des maires homophobes nous rassure même : “Ah mais moi je leur serre la main !”
Gesticulation médiatique homophobe : nuisance à tous les étages!
Quelle déception ! Quel manque de pugnacité ! Mais où est donc passé leur fameux “On ne lâche rien” ? Doit-on comprendre qu’illEs ont enfin soigné leur homophobie nauséabonde ? Sans aller jusque-là, nous émettons l’hypothèse qu’illEs sont plus plus accrochés à leurs fauteuils de mairEs qu’à leur soit-disant principes. Il semblerait surtout que ces appels à la désobéissance, sous prétexte de hautes convictions venues d’un temps lointain et mystérieux, ne soient que des gesticulations médiatiques pour déverser un peu plus le mépris qu’illEs ont de nos couples et de nos vies!
Nous, partisans de l’égalité des droits, combattons pour qu’un jour, ni dans la loi, ni dans les têtes, être hétérosexuel ne demeure un privilège. Nous avons gagné une première bataille en mai 2013. Mais l’abandon de la PMA par le gouvernement est là pour nous rappeler que les homophobes ont remporté une autre bataille, celle des médias. Hollande, Ayrault, Bertinotti ont-ils raison d’avoir peur d’euEx ? Aux DurEs à Queer, cette courte expérience nous a convaincu du contraire.