Le Mariage Pour Tous
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jeudi 31 janvier 2013

C. Greff (30 janvier)

(Les passages surlignés en gras italique sont de notre fait).

Mme Claude Greff. Monsieur le président, mesdames les ministres, monsieur le président de commission, madame, monsieur les rapporteurs, mes chers collègues (mouvements divers)…

M. le président. Allons, mes chers collègues !

Mme Claude Greff. Il y a de l’électricité dans l’air, mais on va calmer tout cela…

Mme Julie Sommaruga. S’il y a de l’électricité dans l’air, c’est bien vous qui avez les premiers appuyé sur le bouton !

M. le président. Laissez Mme Greff parler : elle est la seule à s’exprimer dans cet hémicycle. Et je lui accorde vingt-trois secondes supplémentaires, parce que vous l’en empêchez.

Mme Claude Greff. Merci, monsieur le président.
 
Vous nous annoncez le mariage pour tous, madame la garde des sceaux ; il est déjà acquis à vos yeux. Vous en avez fait un argument électoral, et c’est bien cela qui nous déçoit. Vos arguments pour répondre à la demande des homosexuels passent au second plan, derrière votre devoir de soutenir l’une des promesses du Président, promesses que bien souvent, d’ailleurs, il ne sait pas tenir. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
 
Vous devez maintenant nous indiquer les tenants et les aboutissants de votre volonté de changer de civilisation. Sous le principe de l’union reconnue pour chaque couple sans différence de sexe, vous engagez notre société dans un changement fondamental, préoccupant pour bien des Français. Vous ne voulez pas l’entendre ; vous ne voulez même pas l’avouer.
 
D’ailleurs, les homosexuels ne sont pas tous favorables à votre texte.

Mme Elisabeth Pochon. Ce n’est pas une obligation de se marier !

Mme Claude Greff. C’est bien la question essentielle de la connaissance de ses origines qui est remise en cause dans votre texte, car l’abolition dans la loi de la différence des sexes et de l’engendrement va à l’encontre de l’universalité des individus face à la différence des sexes. Aucune loi ne pourra nous affranchir de la logique de notre condition et de la raison qui nous fonde à vivre.
 
Alors, vous refusez le débat avec les Français, vous refusez le référendum, vous refusez d’entendre les spécialistes qui s’opposent à votre projet.
 
Vous divisez la France et cataloguez les Français : les pour et les contre, les tolérants et les homophobes, les égalitaristes et les sectaires, les progressistes et les conservateurs.
 
Non, madame la garde des sceaux, je ne suis pas homophobe ! Non, je ne suis pas sectaire ! Non, je ne suis pas conservatrice ! (Sourires sur les bancs du groupe SRC.)

M. Michel Issindou. Si peu !

Mme Claude Greff. Oui, le mariage, c’est plus que l’union ! Oui, le mariage, c’est le droit à l’adoption ! Oui, le mariage, c’est le droit à la procréation ! Oui, le mariage, c’est davantage qu’une cérémonie en mairie !
 
Oui, le mariage c’est une responsabilité mutuelle entre un homme et une femme, et envers leurs descendants ! Oui, le mariage civil prévoit la complémentarité homme-femme !
 
C’est essentiellement parce que l’enfant a besoin d’un père et d’une mère. Notre droit s’appuie donc sur cette réalité naturelle, et considère que l’altérité homme-femme est une référence indispensable à la bonne croissance psychologique, affective et humaine de l’enfant.
 
Oui, être père, c’est être géniteur ! Oui, être mère, c’est être génitrice  ! Oui, être un couple marié, c’est assumer la responsabilité de père et de mère, et s’engager ensemble vis-à-vis de son enfant !

Mme Elisabeth Pochon. C’est incroyable ! Inacceptable !

Mme Claude Greff. Vous ne parlez pas de la procréation dans votre texte, mais c’est pour l’introduire dans une autre loi, qui nous sera présentée dans quelques mois. Car votre intention est bien de ne pas vous arrêter à l’union et à l’adoption, avouez-le !
 
Vous revenez sur le principe et la définition du père et de la mère. Vous ne regardez que le rôle social des parents.
 
Non, l’enfant n’est pas un droit, mais l’enfant a des droits ! Oui, un enfant est en droit de connaître ses origines ! J’ai rencontré trop de personnes qui, toute leur vie durant, n’ont cessé de rechercher leurs origines. Trop de souffrances, trop de questions, trop de doutes pour se construire et se reconnaître comme un être à part entière dans notre société !
 
Même si les Français ont évolué sur le principe selon lequel deux personnes du même sexe peuvent s’unir pour vivre et partager leur vie, il ne faut pas oublier que l’égalité ne peut être que de principe. Cette égalité ne signifie pas que tous les individus doivent être traités de la même façon . En revanche, si des différences sont possibles, elles doivent être justifiées par des critères objectifs.
 
Deux hommes ou deux femmes, malgré tout l’amour qui les nourrit, ne pourront jamais avoir un enfant ensemble. La nature ne nous donne pas une égalité de fait . (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)

M. le président. Je vous en prie !

Mme Claude Greff. Attention : cette absence d’égalité ne signifie pas une anormalité. (« Ah ! » sur les bancs du groupe SRC.) Ce sont des distinctions. Vous dites être fiers de ce que vous faites ; moi, je dis : soyons fiers de nos différences !
 
Quoi que vous disiez, bien des couples homosexuels voudront des enfants. Il leur faudra bien faire appel à une personne extérieure pour assumer cette procréation, que ce soit par la PMA ou grâce à une mère porteuse. Quelle sera le rôle de cette dernière, sa responsabilité, sa place dans la famille ? Aucune ! Vous donnerez donc un parent anonyme à ces enfants.
 
Je défends et revendique l’union civile, mais refuse votre texte mal conçu, insincère et clivant. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Madame la garde des sceaux, vous pouvez vouloir changer avec votre loi la nature de la création des hommes, mais la nature ne changera pas avec votre loi. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Ce site a été actif entre novembre 2012 et mai 2013, pendant les débats sur la loi concernant l’ouverture du mariage civil aux couples de même sexe.
 
Il est, et restera, à disposition de ceux qui le souhaitent pour garder en mémoire les peurs, contre-vérités et attaques de ceux qui y étaient opposés.

Deuxième édition pour Marions-les ! ,le livre gratuit à avoir toujours sur soi, pour ne plus se laisser impressionner par contre-vérités et approximations.


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